Le coup de gueule des guides d'aventure contre le greenwashing d'ATR

GROS COUP DE GUEULE.

Nous, les guides d'aventure historiques, sommes très en colère contre ATR et ses soutiens, la plupart du temps motivés par une collusion d’intérêts.

Profiter de la journée mondiale des guides touristiques pour donner des leçons de bonnes pratiques en la matière par une association fondée par Atalante, Allibert, Terres d’Aventure, Chamina, La Balaguère, Nomade aventure, et Club Aventure qui a supprimé les guides au Kilimanjaro en 1997, s’apparente au pire des GREENWASHING.

Parce que ces voyagistes d’aventure, suivant l’acte fondateur de Club Aventure, ont entrepris de supprimer les guides historiques de leurs catalogues entre 1999 et 2007, et poursuivis cette politique de sous-traitance depuis, en dépit du décès d'une personne au Kilimanjaro..., et d'autres accidents, la plupart du temps passés sous silence.

Pire, de 2007 à 2013, c’est celui qui fut l’initiateur de cette démarche qui présida l’association…

Pendant cette période ATR disposait d'une certification par l'AFNOR.

Le critère N° 1 concernait les guides.

Il disait ceci :

- Au moins 60% des voyageurs sont accompagnés par du personnel régional. Cet engagement est non applicable aux voyages non accompagnés.

- Au moins 60% des voyageurs sont pris en charge par des réceptifs dont 75 % du personnel sont d’origine régionale.

Celui-ci utilisait le mot Régional, ce qui a permis par exemple d'employer des guides Libanais à Oman, ou des Espagnols dans les Pyrénées, moins chers qu'un Français, bien sûr !

La qualité de guide se limitait donc à être d'origine régionale !

On ne trouvait aucune référence à la législation, ni aux diplômes requis !

Aucune mention de l'obligation d'employer des guides-accompagnateurs diplômés en montagne ou dans des zones à risque, terrain habituel des trekkings !

Il validait les "séjours en liberté" développés par Chamina en 2005, faisant dorénavant partie de tous les catalogues.

ATR promeut le guide local, et développe les séjours sans guides par ailleurs...

En 2014, j'ai été à l'initiative de la création du Collectif COPRELS (Collectif Pour un Encadrement Légal et Sécurisé) qui en quelques semaines a réuni une centaine de guides concernés et obtenu l'arrêt de la certification AFNOR d'ATR...

Dès 2015, ATR produisaient un label avec Ecocert..., sans plus aucune mention au métier de guide, ni aux obligations liées à leur emploi et leur traitement.

Pour ma part,

Après une année de reconnaissances intensives à Cuba pour créer un voyage exclusif, Atalante m’a chargé de finaliser ce travail et d’accompagner un premier groupe en 1998, puis m’envoya en faire de même en Équateur en 99.

J’accompagnai la cheffe de produit à Cuba en 2000, et un dernier voyage, pendant que l’on enterrait ma grand-mère…

Trois années d’efforts, six voyages accompagnés,  et autant d’itinéraires volés, s’achevaient fin 2000 avec l’annonce que je n’accompagnerai plus la destination Cuba.

Je découvris en janvier 2022 que mon travail n’avait pas été déclaré, comme celui d'autres collègues d’Amérique latine…

Cinq trimestres perdus et une retraite à 300 euros / mois pour 46 années d’emplois dont 43 saisonniers avec 39 contrats en portage salarial.

Merci la France qui laisse faire, voire soutient !

Merci aux repreneurs d’Atalante (et de Club Aventure...) qui refusent de me rendre le fruit de mon travail.

Aujourd'hui, ils osent parler de salaires, de législation, de concurrence déloyale, de guides certifiés..., et d'éthique !

Quand ni ATR, ni même ces voyagistes ne savent qui est le guide des circuits vendus, sous-traités à des agences réceptives.

Une étude réalisée récemment avait révélé neuf guides différents pour le même voyage à Cuba sur l'année...

Mon cas est celui de dizaines d’autres...

Bientôt une nouvelle action pour demander la reconnaissance de nos retraites spoliées et leur indemnisation !

 

Auteur : 
Jean-Pierre LAMIC

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